Lundi 20 janvier : la peinture anglaise de paysage
Lundi 20 janvier à 11h30 au cinéma Majestic Passy
Le paysage épris de sentiments
Frédéric Ogée, professeur de littérature et d’histoire de l’art britannique – université de Paris
Dans le nord de l’Europe, le paysage est un genre qui apparaît très tôt et se cristallise en Flandre dès le milieu du XVIe siècle. Il se développe en Italie, mais il est alors idéal, imaginé et pastoral. Il s’oppose en cela aux paysages néerlandais plus réalistes et topographiques. Le paysage classique (Claude Lorrain, Nicolas Poussin, Gaspard Dughet) est une juxtaposition d’éléments observés dans la nature, recomposés et idéalisés pour offrir à la délectation du spectateur une nature harmonieuse, au service d’un récit mythologique, historique ou biblique.
Motivé par une nouvelle conception de la nature, l’artiste anglais représente un univers beaucoup plus précis, reconnaissable, de proximité. La tâche de l’artiste « moderne » c’est de représenter la nature telle qu’elle est, non plus telle qu’elle devrait être ou telle qu’elle a pu être (Paradis perdu). Les paysagistes anglais ouvrent l’éventail des catégories esthétiques, ajoutant au « Beau » les catégories du « Sublime » et du « Pittoresque », permettant d’introduire une grande diversité de « sentiments naturels ».
Ce genre se développe sur une période allant de 1720 à 1850, mais c’est réellement au début du XIXe siècle qu’un revirement se produit et que l’art du paysage anglais est porté à son sommet esthétique par deux peintres, John Constable et Joseph Mallord William Turner, qui parviennent à imposer le genre du paysage comme nouvelle peinture d’histoire.
1- 1700-1770 : une nouvelle esthétique de la nature, le jardin paysager anglais : Thomas Gainsborough et Richard Wilson
S’intéressant au paysage vers 1746 , Wilson entreprend un voyage en Italie qui va confirmer sa vocation de paysagiste classique. Il sera éminemment important pour la peinture anglaise.
Paysagiste très sensible au spectacle de la nature, il gardera un goût de l’authenticité . John Constable, le grand paysagiste anglais du XIXe siècle, dira de lui : « Je crois voir Gainsborough dans chaque haie et dans chaque arbre creux ». L’esprit des grands artistes ?
l’inscription sur place est toujours possible en arrivant 30 minutes avant le début de la séance